Les sciences à l'honneur à la Clermont Geek Convention

Publié par Jean-Charles Deuil, le 27 mars 2024   350

Samedi 16 et dimanche 17 mars eut lieu à la grande halle d'Auvergne la Clermont Geek Convention. Le rendez-vous annuel avec la culture pop revenait encore une fois avec des invités et un programme de marque.

J'ai pu assister à plusieurs conférences très intéressantes et faire le lien avec différentes sciences et différents savoir-faire, principalement auvergnats. En effet, la convention met en lumière des locaux, qu'il s'agisse d'entreprises, de créateurs et créatrices de contenu ou d'associations.

Les seigneurs de la tapisserie

La journée de samedi commençait avec un savoir-faire inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO : la tapisserie d'Aubusson (on inclura nos voisins creusois parmi les locaux). Lors de cette conférence, nous avons pu apprendre comment certaines tapisseries étaient réalisées, quelles techniques étaient utilisées mais surtout comment la cité internationale de la tapisserie a mis à l'honneur le travail d'illustrateur de J.R.R. Tolkien, l'auteur de la saga du Seigneur des anneaux entre autres. Certains membres de la Cité ont rencontré la famille du célèbre auteur qui a décidé en 2013 de faire confiance au savoir-faire creusois pour mettre en valeur 14 (puis 16) illustrations de J.R.R. Tolkien en tapisserie, lui qui appréciait justement cet art.

Le social et les jeux vidéo

L'un des aspects les plus récents des jeux vidéo est la dimension sociale qui a pris énormément d'ampleur avec la démocratisation des modes en ligne où il est désormais possible d'interagir à l'écrit ou à l'oral avec ses coéquipiers ou simplement des joueuses et joueurs de son entourage. Un autre outil autour du jeu vidéo permet également d'échanger en direct son opinion ou ses impressions : la plateforme Twitch. Sur ce service de streaming, lancé en 2011, vous pouvez décider aussi bien de produire du contenu ou regarder celui d'une autre personne. Ainsi, des stars d'internet sont nées via ce biais et sont devenus streameurs à plein temps (Domingo, Maghla..), d'autres, déjà youtubeurs, ont rejoint la plateforme pour compléter leurs productions (Joueur du Grenier, Squeezie...) ou même des célébrités d'un tout autre milieu s'y sont également mis (Samuel Etienne, Donald Reignoux...). 

Une proximité se met en place entre le streameur et ses viewers (comprenez par là, toutes les personnes qui regardent le direct) car de nombreux messages défilent dans le tchat, messages sur lesquels les créateurs peuvent rebondir. Cependant, c'est aussi à partir de ce type d'échange que nait un des problèmes majeurs des échanges en ligne : le cyber-harcèlement.

Des vagues de haine envers une personne (à cause de son appartenance à une minorité par exemple, ou tout simplement parce qu'elle a mal joué pendant une partie de jeu) peuvent être lancées et avoir des répercussions plus que néfastes sur la victime. Cette forme de harcèlement n'est pas une nouveauté puisqu'elle existe depuis les débuts d'internet mais sa prolifération est de plus en plus conséquente ces dernières années. C'est pourquoi des mesures ont été prises.

Une conférence a notamment été proposée lors de la convention où Maître Lauriane Bertin, avocate au barreau de Clermont-Ferrand, a pu sensibiliser et conseiller le public à différentes formes de cyber-harcèlement.

Une association présente en continu lors de la convention sensibilisait également le public au cyber-harcèlement : Respect Zone. Henriette, salariée au sein de l'association m'a fait l'honneur d'en dire un peu plus sur le fonctionnement de son asso et comment sensibiliser les différents publics à cette nuisance, couverte par l'anonymat d'internet. Retrouvez ci-dessous son interview complète :

Retrouvez aussi les réseaux de l'association Respect Zone :
- Site internet : https://www.respectzone.org/
- Facebook : https://www.facebook.com/respe...
- Twitter : https://twitter.com/respectzon...
- Instagram : https://www.instagram.com/asso...
- Youtube : https://www.youtube.com/channe...

Les sciences vs les jeux vidéo

La dernière conférence à laquelle j'ai pu assister était celle que j'attendais le plus. Comment faire coexister les jeux vidéo avec les sciences historiques ou astronomiques ? La question ne semble pas bien compliquée et pourtant, pour les besoins d'un jeu (voire d'un film), il est bien difficile de conjuguer la réalité scientifique et un bon gameplay (une bonne expérience de jeu).

L'un des premiers exemples nous est donné par Kévin, de la chaîne Gdelaculturegeek. Dans le jeu No Man's Sky, le joueur se déplace de planète en planète sur des distances courtes. Selon les lois de la physique, il est impossible d'avoir des astres aussi massifs aussi proches. Cependant, pour des simplifications graphiques et de jouabilité, impossible de respecter les échelles dans ce type de jeu.

Ce type d'erreur est donc conscient mais indispensable. Au contraire d'autres studios ou même réalisateurs, comme George Lucas dans sa saga Star Wars. En effet, un des héros, Han Solo, annonce parcourir la distance du raid de Kessel en moins de 12 parsecs. Seulement, le parsec est une unité de distance et non de temps, ce qui n'a pas de sens dans le contexte énoncé.

D'un point de vue de l'Histoire, William d'Histoire en Jeu, se penche sur un jeu japonais dont le personnage central est Jeanne d'Arc. Tout au long de ce jeu, vous incarnez la légende française qui combat les Anglais à l'épée. Seulement, Jeanne d'Arc n'a en réalité jamais combattu, elle était simplement porte étendard ou au mieux chef de guerre à établir des tactiques militaires mais en aucun cas à combattre par elle-même.

Certains jeux poussent le vice plus loin comme le jeu sur la 1ère Guerre Mondiale Battlefield où l'on se réveille dans la peau d'un guerrier qui semble vivre des flashbacks de la Grande Guerre. Cependant, avec toutes les références glissées (et expliquées par William), soit le joueur est non averti de cette période de l'Histoire et prendra pour argent comptant tout ce qui est décrit dans les scènes, soit le joueur peut faire la part des choses et comprendra les subtilités du scénario. Cela ne rend donc pas accessible le jeu à tous.

Ainsi les jeux vidéo peuvent parfois très bien remplir leur rôle scientifique et divulguer les bonnes informations mais vont aussi parfois véhiculer des fake news ou en tout cas une réalité distordue sans prévenir leur public de ces mesures.

Cela conclut ce week-end formidable passé à la Geek Convention. Je tiens à remercier toute l'organisation pour m'avoir offert cette accréditation que j'espère avoir bien rentabilisé au travers de cet article. J'ai déjà hâte de connaître le programme de l'année prochaine et discuter encore plus de sciences dans le monde de la pop culture.