Impacts du changement climatique en Auvergne-Rhône-Alpes
Publié par Laurent Mogard, le 19 février 2023 2.2k
La région Auvergne-Rhône-Alpes présente une grande variabilité des influences climatiques, qui incluent les climats méditerranéen, océanique, continental et montagnard. Les reliefs situés au nord et à l'ouest arrêtent la plupart des perturbations océaniques, ce qui provoque des précipitations importantes sur les versants ouest et des épisodes de sécheresse sur les versants est.
La région est soumise à une influence continentale qui se caractérise par des hivers froids et des étés chauds, avec des précipitations moyennes annuelles variant entre 700 mm et 1200 mm, avec un minimum en hiver et un maximum en automne. Les inversions de températures sont fréquentes en zone de plaine, ce qui entraîne des périodes de froid sec sur les villes et le maintien de la pollution atmosphérique.
L'influence méditerranéenne est sensible jusqu'à Valence et en Haute-Loire, avec des hivers doux, des étés chauds et secs et des pluies printanières et automnales. Les maxima de précipitations se produisent à l'automne dans les Préalpes du Sud, les contreforts des Cévennes et la Haute-Loire, avec des épisodes méditerranéens liés à des remontées d'air chaud et humide. Le climat montagnard domine sur le flanc est de la région et de manière atténuée sur les sommets du Massif central, avec des températures très froides et des chutes de neige fréquentes.
Un climat qui tend à devenir de plus en plus chaud
Le territoire de l'Auvergne-Rhône-Alpes a connu une nette augmentation des températures annuelles depuis 1962, avec une forte augmentation à partir du milieu des années 80, notamment au printemps et en été. Le nombre de journées chaudes a également augmenté. Les projections climatiques montrent une poursuite du réchauffement jusqu'aux années 2050, avec des différences significatives selon les scénarios climatiques, le scénario SSP1-2.6 permettant un réchauffement plus faible que le scénario SSP5-8.5 sans politique climatique.
Les précipitations annuelles ne montrent aucune tendance annuelle sur la période 1962-2021, mais des contrastes saisonniers et géographiques. Les projections climatiques montrent peu d'évolution des précipitations annuelles d'ici à la fin du 21e siècle, mais une diminution des précipitations estivales dans le scénario SSP5-8.5. L'enneigement a diminué en dessous de 1 500 mètres, avec une baisse de la hauteur de neige au sol et une diminution du nombre de jours avec de la neige au sol. À 1 200 mètres, les conditions de pratique des sports d’hiver ne seraient plus réunies. Au-dessus de 2 500 mètres, l'enneigement serait légèrement retardé et la fonte un peu plus rapide.
Le nombre de journées chaudes dans la région Auvergne-Rhône-Alpes a connu une augmentation depuis 1990 et est susceptible de continuer à augmenter. Les projections climatiques pour la région montrent que l'augmentation du nombre de journées chaudes sera d'environ 20 jours d'ici 2071-2100 pour le scénario SSP2-4.5 et de 50 jours pour le scénario SSP5-8.5. La région est influencée par des climats variés, tels que le climat méditerranéen, océanique, continental et montagnard. Les températures moyennes annuelles en Auvergne-Rhône-Alpes ont augmenté de manière significative depuis 1962, ce qui se manifeste par une augmentation du nombre de journées chaudes, en particulier au printemps et en été.
Un manque d'eau à prévoir dans les prochaines années
Les températures en hausse et la diminution du couvert neigeux en Auvergne-Rhône-Alpes entraînent une pression accrue sur les ressources en eau, avec un déficit touchant à terme tous les territoires, y compris ceux dont la ressource est aujourd'hui considérée comme abondante. La qualité de l'eau est également affectée, avec des effets sur les activités touristiques, l'agriculture, la sylviculture, l'industrie ou la production d'énergie.
Des études menées par l'Agence de l'Eau Rhône-Méditerranée Corse et l'Agence de l'Eau Loire-Bretagne montrent que l'évolution des températures, de l'évapotranspiration et de la neige sont des signes très nets d'une tendance à la raréfaction de la ressource en eau. Le réchauffement des eaux pourrait aggraver le problème de la qualité de l'eau en favorisant le développement de bactéries et la colonisation d'algues et d'espèces invasives et/ou pathogènes, avec des impacts sur les écosystèmes aquatiques, en particulier sur les poissons d'eau douce.
La diminution de la ressource en eau et sa qualité réduite pourraient entraîner une concurrence entre différents usages tels que l'irrigation des cultures, la production d'énergie hydroélectrique et le tourisme. Cette tension pourrait s'aggraver dans les zones où elle existe déjà et apparaître dans des zones qui ne connaissaient pas ce problème auparavant et avoir également un impact sur la consommation courante des usagers.